Dimanche 30 Décembre 2007
Dimanche 30 Décembre 2007
Réveil ce matin à 5 heures. Mes nuits ne sont pas agitées, mais je ne dors pas beaucoup, elles n'ont pas le temps de l'être... Je m'étais
couchée à 1 heure...
Je viens d'aller sur le balcon régler la guirlande électrique qui ne clignotait plus, et j'ai entendu les vocalises de Caruso, qui doit
traîner son croupion dans la flotte : il a plu.
Une journée grise en perspective... De quoi rester à la casbah !
A propos de casbah...
Il fut une époque où je passais beaucoup de temps avec des ami(e)s "Au France", un café Grenoblois, style rétro, comme le patron d'alors.
J'y fréquentais une "faune hétéroclite".
Ça allait du petit portugais élevé chez les Jésuites au pays et devenu... homosexuel (et fier de l'être); à l'opérateur du cinéma voisin; à l'avocate Grenobloise de renom; au sexologue, aussi de
renom mais un peu maboul; au tailleur italien; à la prostituée; au facteur; au syndicaliste (comme moi); à la vieille rentière qui logeait à l'hôtel, au dessus du café; à l'inspecteur des impôts;
au Président de la chambre du commerce; à l'ex Président des ciments Vicat; à l'ex PDG d'une entreprise qui avait fait faillite, et qui vivait lui aussi de ses rentes; à un "apatride Serbe"
au verbe théâtral, et qui avait été enrôlé à 14 ans par les allemands, pour faire leurs sales besognes, et en était revenu traumatisé....etc...
Tout ce petit monde refaisait le monde devant son verre de bière ou son petit crème, comme moi.
Les conversations y allaient bon train et pouvaient durer la nuit entière. Le cafetier nous planquait alors dans une arrière salle après l'heure légale d'ouverture.
Il m'arrivait de quitter le France et de foncer à mon travail, sans avoir mis la tête sur mon oreiller...
Une ou deux fois, en passant en vitesse, en après midi, j'y ai emmené Méghane, qui devait avoir 2/3 ans.
Elle sirotait son verre de sirop à la fraise ou son chocolat chaud.
Elle se faisait une fête de venir avec Mamie au France, comme une grande.
Lorsque dans la voiture je lui annonçais :
" On va au France ! "
" Ho oui, Mamie, je boirai du sirop à la fraise ! "
Un jour en revenant d'une course à Grenoble, je lui dis :
" Voilà, maintenant on va à la casbah ! "
Et elle :
" Ho oui, Mamie, je boirai du sirop à la fraise ! "
Elle me répondit la même chose lorsqu'un jour je lui ai parlé de retour au bercail...
Voilà de quoi casser la morosité ambiante météorologique.
Un fait réel qui est survenu l'année dernière, en novembre, alors que j'avais les enfants en garde, pendant qu'Alex se dorait sous les cocotiers chez Pierre, aux Antilles.
Le collège m'appelle pour aller chercher Maxime qui s'est blessé pendant le cours de gymnastique. On me conseille vivement de lui faire passer une radio.
Direction l'hôpital de Voiron.
Après avoir poireauté aux urgences comme de coutume, où on ne décèle rien d'anormal... il me faut courir chercher Elisa à la sortie de l'école.
Nous sommes en retard, c'est l'heure de pointe, et je commence à paniquer...
Maxime me suggère un raccourci.
Génial Maxime, je ne connais pas toutes les astuces de Voiron...
Il me fait prendre une ruelle.
Tout d'un coup nous sommes bloqués par un camion, au beau milieu de la rue. Le chauffeur fait une livraison dans une parfumerie.
Derrière moi une file de voitures s'est agglutinées... pas moyen de faire marche arrière.
Nous patientons... Il va bien finir sa livraison...
Au bout de 5 minutes d'attente, les voitures derrière moi commencent à klaxonner. Et le chauffeur narquois prend un malin plaisir à ralentir la cadence de livraison... Au lieu de prendre les
cartons par 2 ou trois comme il le faisait jusqu'alors, il n'en prend qu'un à la fois, pour emm... tout le monde.
Ça klaxonne de plus belle. Bientôt un attroupement se forme sur les trottoirs tandis que le concert s'intensifie. Les témoins ne sont pas dupes et sont indignés de cette façon d'agir... ils le
font remarquer haut et fort.
J'ose sortir de ma voiture et prier ce brave livreur d'aller un peu plus vite, qu'il est en train de bloquer tout Voiron... Il me nargue evidemment... Je remonte dans ma voiture et je
me joins au concert de klaxons...
Puis tout d'un coup, je dis à Maxime :
" Attends, ne bouge pas, tu va voir, je vais lui montrer comment on travaille ! "
Au moment où je sors de la voiture, Maxime me supplie : "
" Non Mamie, n'y va pas ! "
Je passe outre ses supplications et je fonce telle une furie, vers le camion, en criant au chauffeur éberlué :
" Je vais vous montrer comment on travaille ! "
Je saisis les cartons par 2 ou 3 à la fois et les dépose comme les autres, devant la devanture du magasin. Au bout de 6 "voyages" la cargaison est vidée du camion.
Le chauffeur me nargue encore en me disant qu'il a d'autres cartons entreposés à l'avant du camion, et qu'il a tout son temps...
C'est bon.
Je retourne à la voiture en le menaçant d'appeler la police, sous les applaudissements, les bravo madame, et les hourras des badauds !
J'ai le temps de prévenir la police... qui arrive après la bataille.
Entre temps le chauffeur m'a vue téléphoner et il s'esquive....
Dans la voiture Maxime est mort de rire. Il n'en revient pas, il en rit encore. Sa Mamie est allée décharger le camion !
" Je te retiens Maxime, pour tes raccourcis ! "
" Oui, mais s'il n'y avait pas eu le camion, on aurait été à l'heure...." Me bredouille t-il entre ses fous rires.
Des photos que j'ai reçues hier de l'autre Mamie de Camille, au Mans :
Camille et sa bouille espiègle.
En artiste peintre...
Mamie Danielle, le
prof. En
tenue d'artiste.
en bûcheron avec Papi.
Je vous laisse, je vais maintenant affronter la météo, pour aller chercher les nouvelles fraîches au tabac du coin...
