FLORENCE CASSEZ
Vers un rejet de l'amparo...?
La Cour suprême du Mexique rejetterait l'amparo de Florence Cassez.
| JUSTICE |
Un juge rapporteur a été nommé pour étudier l'amparo déposé au début de ce mois. Cela n'a l'air de rien mais ce n'est pas si neutre, parce que selon Agustin Acosta, l'avocat mexicain de Florence Cassez, "cela signifie quasiment que la Cour suprême n'étudiera pas le dossier de Florence"...
Une mauvaise nouvelle, ça... Me Acosta rejoint son confrère français Frank Berton pour dire que les trois magistrats du Tribunal de circuit n° 7, vers lequel a été dirigé le dossier de la jeune Française, ont toutes les compétences pour revoir ce dossier sur le fond et décortiquer les cent onze pages de l'amparo qu'ils ont rédigé. "Ce sont des magistrats d'expérience, qui ont déjà traité des dossiers difficiles", explique diplomatiquement l'avocat mexicain.
Il a sans doute raison, mais son confrère français fait grise mine : "La Cour suprême a rendu des jugements cinglants pour le parquet général mexicain, ces derniers temps. C'était pour nous une garantie de procès équitable, comme dans d'autres affaires retentissantes. Au lieu de cela, nous comparaîtrons devant une juridiction commune.
Pourquoi Florence n'a-t-elle pas droit à la Cour suprême ?..." En droit, c'est un cheminement possible. La cour suprême n'est pas tenue d'"attirer" - c'est le vocabulaire mexicain - un dossier comme celui-là.
Ce sont les raisons qui font mal à Frank Berton : "C'est vrai que dans certaines affaires retentissantes, la Cour suprême avait gardé les dossiers et rendu des décisions en faveur de la défense, contre le pouvoir, explique Agustin Acosta. Mais dans ces dossiers-là, les accusés avaient l'opinion publique avec eux. Pour nous, ce n'est pas encore le cas..."
Alors, entendant son confrère au téléphone, à dix mille kilomètres, Frank Berton s'indigne : "C'est donc l'opinion publique qui décide des procédures judiciaires ? Mais à quelle justice avons-nous affaire ?"
Il a un peu le sentiment que son document de cent onze pages, fouillé, travaillé, émaillé d'une bonne quinzaine de violations de la Constitution mexicaine, ne servira pas à grand-chose. En attendant, il existe peut-être un espoir pour que l'opinion publique mexicaine évolue : le livre de Florence Cassez, sorti en France en février, sort aujourd'hui au Mexique.
Frank Berton, lui, a demandé à être reçu en compagnie des parents de sa cliente à l'Élysée, pour porter et expliquer cette nouvelle. "Au moins, tempère Me Acosta, on sait que les décisions du tribunal de circuit sont plus rapides. Dans un trimestre, on pourrait être fixé..."
Tout est fait pour l'enfoncer !
Florence Cassez clame son innocence au Mexique, dans son livre en espagnol
MEXICO, 22 sept 20(AFP)
"A l'ombre de ma vie", le livre de ence Cassez, la Française qui purge au Mexique une peine de 60 ans pour des enlèvements qu'elle nie, sort en version espagnole, une tentative supplémentaire de convaincre la justice du pays et l'opinion publique de son innocence.
Sa mère, Charlotte, est venue le présenter mercredi à Mexico, "à la place de sa fille" et en compagnie de son avocat mexicain, Me Agustin Acosta. "En France, le livre a contribué à un grand mouvement d'opinion en faveur de ma fille, il a permis à des gens qui doutaient de réaliser qu'elle est innocente et que le dossier d'accusation est truffé de mensonges et de manipulations", a-t-elle expliqué.
"C'est ce que nous attendons aussi de la version espagnole, "A la sombra de mi vida", où Florence raconte ce qui s'est réellement passé depuis le jour où elle a été arrêtée sur une route entre Cuernavaca et Mexico, et non dans le +rancho+ de son ex-compagnon, Israel Vallarta", a-t-elle poursuivi.
"C'est pour que tout le monde sache qu'elle n'a rien fait", a-t-elle ajouté, souvent au bord des larmes. Le pourvoi en cassation ("amparo", selon les termes juridiques locaux) de Florence Cassez, déposé le 30 août, énumère les étapes et les détails du "montage" et de la "fabrication" qui caractérisent le dossier de la police depuis l'arrestation en décembre 2005, a rappelé Me Acosta.
Au cours d'une conférence de presse, la défense de Florence Cassez a présenté A la sombra de mi vida, version espagnole de l'autobiographie de la Française incarcérée à Mexico.
"Estas palabras están dirigidas a ti, a las Mexicanas y los Mexicanos. Sólo te pido dos cosas: que me concedas el beneficio de la duda, al menos durante la lectura, y que leas sin prejuicios, sin ideas preconcebidas".*
"Ces mots s'adressent à toi, aux Mexicaines et aux Mexicains. Je ne te demande que deux choses : que tu m'accordes le bénéfice du doute, au moins le temps de la lecture, et que tu lises sans préjugés, sans idées préconçues".
1750 jours
dans les geôles du Mexique !
Combien en faudra t-il encore, avant de la voir innocentée et libérée ?